Smith & Wesson Model 3 Schofield- Spoiler:
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Celui en ma possession est un 2e modèle, numéro de série dans les 5000.
Poids : 1,109 kg
Poids du départ : 1,7 kg
Canon de 7 pouces (178 mm) avec une rainure en V sur toute la longueur
5 rayures droitières au pas de 24 pouces (610 mm)
Longueur du barillet = 36,1 mm
Diamètre sortie de chambre = 11,42 mm au max (mesure perso)
Diamètre fond de rayures : .4495’’ à .4505’’ (11,42 à 11.44 mm) – valeurs données par D.R. Chicoine
Dimensions de la cartouche
Diamètre de la balle : .454’’ (11,53 mm)
Diamètre du collet : .477’’ (12,1 mm)
Diamètre de la base : .477’’ (12,1 mm)
Diamètre du bourrelet : .522’’ (13,3 mm)
Epaisseur du bourrelet : .060’’ (1,5 mm)
Longueur de l’étui : 1.100’’ (27,9 mm)
Longueur totale : 1.430’’ (36,3 mm)
Poids de la balle : 230 grains Vo=220 m/s énergie = 374 Joules
Marquages
gauche canon:
+ SMITH & WESSON SPRINGFIELD MASS. PAT. JAN. 17 TH +
& 24 TH 65. JULY 11 65. AUG. 24 TH 69. JULY 25TH 71.
droite canon:
+ SCHOFIELD'S PAT. APR. 22D 1873 +
sous canon devant charnière :
E P
sous poignée :
n° de série
US
Console sous barillet:
E
Arrière barillet:
N° de série E P
Le poinçon du contrôleur (sans doute Lt. James Rockwell, Jr.) en bas de la plaquette gauche est presque entièrement effacé. On distingue un peu de contour ovale. En revanche, juste en-dessous, on devine 1876 en petits caractères.
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Le chien est au semi-armé, le verrou de canon est tiré en arrière au maximum avec le pouce et libère le cran de verrouillage. Le canon peut maintenant être basculé.
Schofield
American
J’aime bien le cran de mire qui est au fond d’un fraisage en arc de cercle. Je trouve la prise de visée plus facile à prendre, surtout en condition de combat, que sur les autres Models 3 où le cran de mire est microscopique au-dessus de l’arrière du canon.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le barillet est facilement démontable avec un tournevis. La pièce fixée par 2 vis qui sert de cran de verrouillage du canon et d’arrêtoir de barillet peut être tournée un peu vers le haut en tournant la vis arrière d’un demi-tour. Après, le barillet peut être sorti vers l’arrière.
Je vous traduis la partie du livre « History of Smith & Wesson » de Roy G. JINKS concernant le Schofield.
Cette variante du Model 3 fut développée par le major George W. Schofield, appartenant au 10ème de Cavalerie.
L’intérêt du major Schofield dans le Model 3 commença immédiatement après l’annonce du nouveau modèle 3. On spécule que son frère, le général John M. Schofield, qui était président du Small Arms Board au printemps 1870, lui parla de ce nouveau revolver militaire Smith & Wesson après l’examen d’un exemplaire par l’U.S. Army. Peu importe comment le major Schofield entendit parler du nouveau S&W, sa réponse fut immédiate. Il écrivit à l’usine en demandant un des nouveaux modèles et informa de son intérêt en devenant un agent pour eux au Kansas et au Colorado.
Les partenaires ont dû sentir que le major Schofield était quelqu’un d’important, parce que le 9 septembre 1870, ils lui envoyèrent gratuitement un Model 3 et 500 cartouches. Ce revolver était un des 100 premiers revolvers sortis par l’usine. Le 18 octobre 1870, l’usine écrivit à Schofield en déclarant :
"Votre courrier du 30 courant a été reçu. Nous sommes disposés à vous donner tout avantage car nous souhaitons que vous utilisiez vos efforts pour présenter le nouveau pistolet dans la classe indiquée. Nous ne pouvons vous donner une agence exclusive. Nous vous vendrons toute quantité dont vous seriez capable de disposer de temps en temps à 15 dollars l’unité. Personne, à part les distributeurs commandant plus de 100 unités, ne peut avoir les pistolets à moins de 17 dollars."Il est évident que Smith & Wesson allaient pousser leur campagne de ventes pour intéresser l’armée à ce nouveau modèle. En poursuivant cet objectif, ils voulaient accepter l’aide de toute personne qui pourrait avoir de l’influence sur le gouvernement. Cela incluait l’établissement du major Schofield comme distributeur des revolvers Model 3. A la fin de 1870, les archives de l’usine indiquent qu’il avait vendu 62 revolvers Model 3. Ils espéraient que ces ventes leur permettraient de faire connaître ces revolvers à d’autres militaires, et ainsi renforcerait l’avenir de la société avec les soldats du gouvernement américain.
Schofield fut impressionné par le Model 3 mais ne trouvait pas qu’il satisfaisait tous les besoins d’un cavalier de l’armée. En conséquence, il commença à faire des améliorations sur le concept pour adapter l’arme pour un usage plus facile pour la cavalerie. La première de ces améliorations fut un verrou de canon et un brevet déposé le 20 juin 1871. La différence entre le verrou de canon de Schofield et le verrou classique de S&W était qu’il était placé sur le bouclier plutôt que sur le canon. Il suffisait de tirer le verrou avec le pouce pour déverrouiller le canon. Le major Schofield en complétant la conception initiale l’adaptait pour l’utilisation par un soldat à cheval. Ses idées furent soumises à S&W en demandant qu’ils fabriquent plusieurs exemplaires de ce modèle. L’usine fut réceptive à ses idées, mais était extrêmement impliquée dans les contrats pour le gouvernement russe. Ainsi, le 27 mars 1872, l’usine écrivit au major Schofield :
"Concernant le sujet des pistolets selon votre plan, que nous fabriquons, nous dirons que notre travail courant prend tout notre temps et si vous pouvez placer les pistolets chez quelqu’un d’autre pour la finition, comme vous le proposez, nous fournirions toutes les pièces nécessaires pour les terminer (actuellement bien en progrès)." Le major Schofield fit cela et plusieurs armes de sa conception furent terminées. Le 22 avril 1873, il déposa un second brevet pour son amélioration des revolvers. Une caractéristique importante contenue dans ce brevet était un système d’extracteur qui éliminait la crémaillère + pignon qui avait été utilisé sur tous les revolvers S&W jusqu’à présent. Une fois les modèles terminés, Schofield commença à tester ses revolvers et à promouvoir leurs avantages parmi la communauté militaire.
S&W pressaient activement le gouvernement américain pour adopter son Model 3 comme arme standard et avait soumis des modèles améliorés à partir de ceux achetés par l’U. S. Army en 1871. Toutefois, à la mi-1872, l’Ordnance Department avait aussi regardé le nouveau Colt Single Action à cartouches et n’était pas disposé à prendre des décisions hâtives.
En juillet 1873, l’Ordnance Department annonça l’adoption du Colt. Bien que cela ressemblât à un revers pour la société, S&W réussit à ce que l’Ordnance Department envisage un nouveau test pour leur Model 3. En décembre de cette même année, le Colonel Schofield fit une apparition au War Department pour les informer de ses améliorations sur le revolver S&W et demanda que l’Ordnance Department examine son concept. Les armes furent testées et l’Ordnance Board en conclut que le concept de Schofield était égal ou supérieur aux autres revolvers testés. Le 8 septembre 1874, S&W signèrent un contrat pour 3000 revolvers Schofield pour l’U.S. Army au prix de 13,50 dollars pièce. La discussion originale entre le colonel Benton de l’Ordnance Board et l’usine avait demandé à la société de produire le modèle Schofield dans le calibre de Colt ; cependant, D. B. Wesson déclara que la forme du bourrelet de la cartouche Colt n’était pas adaptée au système d’extracteur automatique. L’usine soumit ensuite une nouvelle version plus courte de la cartouche qui fonctionnerait dans ce revolver.
Cette nouvelle cartouche fut une grave erreur qui aboutit au rejet de ce modèle. Avec le contrat signé, S&W commença les plans pour produire le modèle Schofield. Le colonel Schofield devint inquiet pour recevoir des exemplaires de ce nouveau revolver. Le 3 janvier 1875, il écrivit à D. B. Wesson exprimant ses exploits avec les exemplaires qu’il avait fabriqués :
"Juste de retour de ma seconde expédition contre des Indiens hostiles où je fus victorieux à nouveau, en ayant capturé cinquante-deux, soit 323 en tout sous mon commandement, mes pensées se tournent naturellement vers le pistolet. Je n’ai pas de nouvelles de votre établissement, sauf indirectement, depuis que j’ai quitté Springfield. Ils m’ont envoyé des spécimens de l’Arsenal de vues en coupe montrant mon pistolet tel qu’il apparaîtra dans les manuels de l’Armée. Ils semblent satisfaisants mais quelques pistolets à regarder seraient mieux.
Informez-moi SVP de l’état actuel de vos travaux, quand vous commencerez à livrer, si ce n’est déjà commencé et comment vous êtes vous-mêmes satisfaits de cette arme.
Dès que cela pourra être fait, j’aimerais en avoir six, envoyés en express à Fort Sill via Caddo, territoire indien.
Celui que j’ai (modifié à partir d’un modèle Russian) a résisté à tous les tests. J’ai tué presque tout – sauf un Indien – avec et je l’ai utilisé par tout type de temps et de la plus rude des manières. Lors du dernier voyage je l’ai chargé deux fois à cheval au galop et tué un bison chaque fois.
Donnez-moi des nouvelles par retour. Dans un mois je serai parti dans une autre expédition."Il n’y a pas de doute que le colonel Schofield a soumis ses armes expérimentales à des tests vigoureux et était très inquiet de recevoir des exemplaires terminés. Trois exemplaires lui furent envoyés le 26 avril 1875, avec 3000 armes du contrat livrées à la Springfield Armory le 12 juillet 1875. A cette date-là, l’Armée avait déjà passé un contrat pour un second lot de 3000 revolvers Schofield.
Le Model 3 Schofield différait complètement du Model 3 standard. Il était en calibre .45, avec le verrou de canon sur la carcasse au lieu du canon. Il incorporait une came d’extracteur au lieu d’un éjecteur à crémaillère + pignon. L’arrêtoir de barillet était conçu pour permettre un démontage du barillet en tournant les vis de retenue du barillet d’un demi-tour. Le dessus du canon était fraisé pour permettre une visée aisée. Chaque arme était marquée avec les marquages S&W sur le côté gauche du logement d’extracteur et le brevet Schofield situé du côté droit. Les armes du contrat étaient marquées d’un U.S. au talon de crosse avec divers poinçons de sous-contrôleurs sur l’arrière du barillet, le dessus du bas de la carcasse sous le barillet, et le bas de la portion arrière du logement de l’extracteur. Généralement, ces initiales étaient une combinaison de L, W ou P, et les plaquettes étaient marquées d’un cartouche ayant les initiales JFEC, JRJr ou CW.
A la réception des premiers revolvers du contrat, à l’été 1875, le colonel Schofield entama des discussions avec l’usine concernant divers changements qui lui semblaient nécessaires pour améliorer le fonctionnement de l’arme. La première caractéristique qui peut être facilement identifiée entre les premiers revolvers du contrat et les seconds est le verrou du canon. Les revolvers du second contrat avaient le verrou de canon arrondi et le dessus moleté pour permettre une saisie plus positive en déverrouillant le revolver. Les second groupe de revolvers du contrat fut livré le 12 octobre 1876, et un 3e groupe de 1000 fut livré le 11 avril 1877. Chacun de ces contrats précisait que les armes auraient une finition bleue. Les collectionneurs ont divisé les Schofields entre Model 3 Schofield First Model et Model 3 Schofield Second Model pour distinguer les changements faits après le premier contrat. La production totale du First Model fut de 3035 unités, dont 35 furent vendus sur le marché civil et n’ont pas le marquage U.S. Le Second Model, également sans le marquage U.S. fut vendu sur le marché civil à 649 exemplaires. Les modèles civils furent disponibles à la fois bronzés bleus et nickelés au prix de 17,50 dollars, sur lesquels le colonel Schofield perçut 0,50 dollar de royalties.
Lorsque le modèle Schofield atteignit la frontière de l’Ouest, l’usine reçut de nombreux commentaires brillants sur ses mérites. Probablement celui qui décrit le mieux fut un éditorial qui apparut dans le Sunday Herald et le Weekly National Intelligence à Washington le 24 septembre 1876. Le récit souligne les avantages du S&W Schofield sur le Colt Single Action comme reliés au désastre de Custer. L’article pointe les différentes fonctions des deux armes :
« Il y a deux pistolets en service maintenant dans la cavalerie – Le Colt et le Smith & Wesson Schofield. Les deux sont à chargement par la culasse et utilisent une cartouche métallique, mais la similitude s’arrête là, comme je vais le démontrer immédiatement. Après tir, le Colt doit éjecter ses étuis vides un par un, avec l’éjecteur dans la main droite, alors que la main gauche fait tourner le barillet lentement. Si en tournant le barillet, l’axe de la chambre passe au-delà d’un quart de pouce de l’axe de l’éjecteur, ce dernier va buter contre le barillet et il devra être ramené un peu en arrière. Cela prend un temps précieux, et le pistolet n’est pas encore chargé. Un autre processus lent et pénible doit être accompli. Le barillet doit être tourné encore et comme une seule chambre se présente à chaque fois et doit être placé précisément avant que la cartouche puisse entrer, il est presque impossible de recharger à cheval. On doit garder à l’esprit que la main qui tourne le barillet est celle qui tient les rênes et elle est employée en même temps à guider et contrôler les mouvements du cheval.
Maintenant examinons la nature de cette opération avec le S&W Schofield et comparons les deux méthodes : après tir, il est passé dans la main qui tient les rênes, qui le saisit par le canon, (pas autour du barillet comme avec le Colt). Au même moment, le verrou de canon est désenclenché avec le pouce et l’index de la main droite et par une simple rotation des deux poignets vers le haut le pistolet est cassé et avec un mouvement similaire à celui d’un piston dans une machine, l’extracteur sort vers le haut, éjecte vos 6 étuis vides tous en même temps, et là vous avez les six chambres prêtes à être chargées. Vous prenez une poignée de cartouches, remplissez les chambres sans les regarder, (un point très important, d’ailleurs, car vous pouvez surveiller votre ennemi en même temps), la main droite saisit à nouveau la poignée et en tournant simplement avec un coup de poignet vers la droite et vers le haut, le verrou de canon se reverrouille et le pistolet est prêt à tirer à nouveau. Quel contraste présente cette procédure rapide et facile comparée à l’opération lente et pénible du Colt ! »L’auteur de cet éditorial continua à souligner que dans un test conduit à la National Armory à Springfield en 1873, il fut rapporté ce qui suit :
« Pour tester sa facilité à charger en étant sur un cheval, l’essai suivant fut fait, en prenant pour comparaison le Colt calibre .45. Après un essai préliminaire avec chaque genre de pistolet, un cavalier expert fut chronométré pour voir combien de temps il prendrait pour éjecter les six étuis vides et recharger. Les cartouches étaient prises dans une cartouchière à la ceinture. Le cheval était au galop, le Colt commença à charger en 26 secondes, finit de charger en 60 secondes. Le pistolet du major Schofield commença à charger en 2 secondes, finit de charger en 26 secondes. ‘Les officiers pointèrent du doigt la vitesse à laquelle le S&W pouvait être déchargé et rechargé pour illustrer ses grands avantages sur le Colt .45 Single Action Army. »Avec ces rapports brillants, on s’attendrait à ce que le S&W croîsse en popularité. Ce ne fut pas le cas, car l’Armée distribuait à la fois des Colts et des Smith & Wesson à ses soldats. Le Colt Single Action tirait une cartouche plus longue que la Schofield et pouvait donc fonctionner avec soit la cartouche du Colt, soit celle du S&W. Ce n’était pas le cas pour le Schofield car il ne pouvait fonctionner qu’avec la cartouche de .45 S&W. A plusieurs occasions, des mélanges de munitions en condition de combat résultèrent en des soldats armés de Schofields recevant des munitions de Colt qui ne fonctionnaient pas dans leur revolver. La décision fut donc prise de laisser tomber le Schofield comme arme réglementaire.
Le Model 3 Schofield fut revendu comme arme de surplus au début de 1880. Ces armes furent achetées par beaucoup d’unités de la Garde Nationale ainsi que les revendeurs Schuyler, Hartley & Graham, et Francis Bannerman. Les revendeurs revendirent les armes pour satisfaire aux besoins du commerce dans l’Ouest. Pour aider à vendre ces revolvers, beaucoup furent nickelés et certains recoupés à 5 pouces selon les demandes des clients. Un des plus notables acheteurs chez Schuyler, Hartley & Graham, fut la Wells Fargo Express Company, qui acheta ces modèles avec canon de 5 pouces pour leurs agents.
L’usine ne tira pas vraiment un grand profit du Model 3 Schofield, peut-être parce qu’ils étaient contre le fait de payer une royaltie à Schofield sur chaque revolver à un moment où leurs ventes étaient au plus haut. La dernière vente enregistrée de Schofields fut en 1878, portant la production totale de ce modèle à 8969 revolvers et terminant le premier chapitre d’un modèle qui allait continuer à croître dans les annales de l’histoire de l’Ouest américain (à suivre).
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Parmi les figures de l’Ouest célèbres qui l’on utilisé, on peut citer : Jesse James, Bob Ford, John Wesley Hardin, Pat Garrett, Theodore Roosevelt et Billy the Kid.
Beaucoup de Schofields servirent pendant les guerres indiennes et il y a même des rapports indiquant leur utilisation pendant la guerre hispano-américaine (1898) et dans la guerre américano-philippine (1899-1902).
Les Schofields de l’U.S. Army furent utilisés dans les 3e, 4e, 9e et 10e de Cavalerie. Les 4e, 9e et 10e de Cavalerie étaient constitués de soldats afro-américains qui combattirent vaillamment dans les campagnes contre les Apaches pendant les guerres indiennes. Leur service leur valut le surnom de “Buffalo Soldiers”. Le 4e de Cavalerie fut également impliqué dans la campagne contre Geronimo.
Références“History of Smith & Wesson” de Roy G. JINKS
“Smith & Wesson sixguns of the Old West” de David R. Chicoine
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