Pour le PLaisir, un petit extrait de mémoires d'un soldat narrant une séance de tir à la cible. Les distances n'y sont pas indiquées, et la source est critiquable mais on se rend compte que la manipulation n'est pas chose aisée pour ces hommes.
« On nous donna l’ordre de tirer à la cible. Tout ce qui se trouvait disponible y était. Il y avait trois primes à gagner. Nous dîmes entre les caporaux de la compagnie : « Si quelqu’un gagne ce sera pour boire un coup », ce qui fut convenu entre nous ; les primes n’étaient pas fortes : la première de 3 francs, la deuxième de 2 francs 50 centimes, et la troisième de 2 francs.
Le lendemain, nous voila partis, accompagnés de tous les chefs du dépôt au lieu désigné pour la manœuvre. Monsieur Aubert Gros Major, dit : « voici la manière que l’on va tirer, le premier coup ne comptera pas pour les primes ce sera ceux qui mettront dedans la cible le premier coup qui recommenceront pour la prime », et il aimait beaucoup à ce que je fus de ce nombre. Monsieur le Major dit « Voila un petit noir dedans la cible au milieu ; je donne 12 francs à celui qui mettra dedans de ma poche » ; l’on continuait à tirer, personne n’atteignait le noir ; il offre 18 francs : la même chose. Il dit : «maintenant, je donne 24 francs à celui qui met dans le noir » ; dans le moment, mon tour arrive, j’accepte, je tire et je perçai dans le milieu du noir. Un crie alors à l’adjudant qui était pour vérifier. Il répondit : « elle est dans le noir ». Cette nouvelle inattendue me donna déjà du plaisir je me disais en moi-même : « si cela est, les donnera-t-il ». Quand le major se fut assuré par lui-même, il mit la main dans sa poche, il me donna quatre écus de 6 francs en me disant : « tiens mon ami, voila pour boire un bon coup avec tes camarades, mais tu boiras aussi un coup à ma santé ». 1»
MICHEL Marie Françoise et Jean François, Nicolas de Belrupt, Entre Wagram et Waterloo, souvenirs d'Espagne du caporal Nicolas Page, Saône Lorraine, 1997
Les règlements et conseils d'époque vont suivre