Salut, il y a qque temps j'avais trouvé cette doc sur le net, l'auteur etait un certain L NICOLAS arquebusier d'Auvergne.
Perso j'utilise mon Martini Henry avec des douilles bertram et des Lynx ces derniéres de loin les meilleures, j'ai tenté avec nos bon vieux étuis Paris sport, mais aucune étanchéité, gros retour de gaz dans le mecanisme (l'épaisseur étant trés importante, je les concerve donc en tant que piéces de collection, car il sont devenus introuvables).
UNE ALTERNATIVE POUR LE TIR DU 577-450
et autres calibres
Il convient tout d’abord de rendre à César ce qui lui appartient : En effet, c’est Daniel Rossero, Arquebusier du Valentinois et que beaucoup d’entre vous connaissent, qui a eu l’idée que je vais vous présenter dans ce modeste article et si j’ai essayé d’améliorer le procédé, l’idée originale reste la sienne, il fallait que ce soit dit.
Le problème posé est le tir avec un calibre rare comme le 577-450 réglementaire britannique. Les deux seules alternatives pour nous étaient l’utilisation soit de douilles tournées relativement chères et d’un rendement balistique plutôt aléatoire soit l’achat de douilles étirées de provenance Australienne d’un prix plus que prohibitif et difficiles à se procurer sous nos climats.
Le 577-450 présente une douille très fortement “ bouteille ”, due à l’histoire de sa mise au point à partir de la 577 Snider et des procédés de fabrication de l’époque (utilisation d’un tube de carton interne améliorant l’étanchéité de la rolled case ). Tout cela nous donne une capacité de chargement énorme, sans commune mesure avec les poudres à notre disposition et les charges requises pour le tir à la cible. Cette grande capacité nous pose aussi un problème pour le bourrage lors de l’utilisation de charges réduites, en effet la forte conicité de la douille n’aide vraiment pas.
L’idéal serait une douille quasi cylindrique du type 45-70 qui serait tellement facile à charger. C'est comme cela que l’idée d’une douille manchonnée s’est imposée .
Un manchon unique, utilisé comme une fausse chambre aurait été économique mais totalement incompatible avec un tir en concours : en effet, sortir une douille tirée du manchon avec un maillet entre chaque tir me semble difficilement envisageable dans la ½ heure. Il faut donc en passer par un manchon par cartouche, ce qui présente plusieurs avantages :
- utilisation normale de l’arme.
- possibilité de faire travailler normalement la douille manchonnée au niveau du collet et de l’épaulement (gonflement).
- création d’un ensemble solide respectant l’aspect de la cartouche d’origine tout en éliminant ses défauts.
Il est certain que faire réaliser une série de manchons par un tourneur a un coût. Néanmoins ceux-ci, s’ils sont fabriqués avec soin, auront une durée d’utilisation quasi illimitée et, de toute façon, une production en série (même petite) devrait faire baisser le prix de chaque manchon à environ celui d’une douille du pays des kangourous.
Pour le matériau de base : du rond de bronze ou de laiton. Le laiton est plus joli (la jonction entre la douille et le manchon est invisible) mais le bronze est plus solide au niveau du bourrelet. Au choix.
Mais comment faire ?
Il faut une empreinte précise de la chambre ; en effet, les chambrages de l’époque étaient parfois aléatoires et pas question de lancer une fabrication sur des côtes pifométriques. Je ne suis pas un as du souffre fondu et je n’ai aucune parenté avec un prothésiste dentaire. Je me suis donc procuré une douille du calibre (tournée/moderne - justement celle que je ne veux pas utiliser pour le tir). Cette douille, je la chauffe au rouge cerise sur toute sa hauteur et je la laisse gentiment refroidir. La voici bien recuite et très molle, une amorce, une petite charge de poudre, une balle ronde...Bang ! Et me voilà avec un parfait moulage de ma chambre où mon tourneur pourra trouver toutes les mesures précises dont il aura besoin.
Le manchon, c’est très bien me direz-vous, mais la douille à mettre dedans ?
Il faut quelle soit longue, de gros diamètre et, de préférence, avec une amorce large (pour une meilleure inflammation) et, pour finir, facile à se procurer (1ére catégorie exclue).
Là, un calibre s’impose rapidement : le 300 winch mag. Pourquoi ?
- sa longueur ainsi que son diamètre nous conviennent parfaitement.
- sa construction solide va assurer un maximum de longévité à notre bricolage.
- sa diffusion énorme chez les chasseurs et les tireurs longues distances un peu “ couillus ” nous garantit toute facilité d’approvisionnement en étuis neufs ou d’occasion.
Pour obtenir la longueur exacte de la douille de 577 il faudrait couper la 300 dans l’épaulement et ensuite évaser au diamètre de la balle mais je ne suis pas arrivé a un travail satisfaisant, en effet il restait toujours une trace de l’ancienne pliure ,qui je le pense aurai crée un risque d’arrachement du collet.
Le choix le plus simple était de couper bien proprement la 300 à la naissance de l’épaulement, la poignée de mm perdus étants sans importance vu la longueur généreuse du collet de la 577 originale. Il en restera suffisamment pour tenir votre balle, vous pourrez sans problème donner a votre cartouche finie la longueur maxi ,simplement votre douille sera légèrement plus courte.
L’important est d’arrêter le manchon a la base de l’épaulement de la douille finie, cela évite de l’affaiblir par des zones trop minces et surtout permettra a la douille de 300 de gonfler ,formant l’épaulement complet ainsi que le collet et assurant la concentricité de votre cartouche avec la chambre de votre relique de la guerre contre les Zoulous.
L’assemblage est un jeu d’enfant :
_enfoncez votre douille de 300 amoureusement recoupée a la bonne longueur et soigneusement ébavurée. Elle flotte dans votre manchon dont le trou central fait 13mm.Rassurez-vous c’est provisoire !
_pour amorcer j’utilise le porte étui de 577 de marque LYNX et là, la ceinture de la douille mag qui a nécessité un décolletage au diamètre dans le culot de vos manchons entre en jeu en empêchant la douille de s’enfoncer plus profondément. Une butée gratuite, quoi !
_ une bonne dose de poudre la dedans, une balle, un petit tour au stand, et le tour est joué.
Vous voilà propriétaires de douilles bien bouteillées comme celles d’origine mais a l’intérieur quasi cylindrique et à la capacité de chargement comparable à une 45/70.
Pour le reformage j’utilise un outil manuel (un simple recalibreur tourné dans un bout de ferraille) qui d’un coup de maillet ramène mon collet au diamètre exact de ma balle et surtout ne touche pas à mon épaulement. Le sertissage est exclus ,en effet la chasse au “ native ” étant fortement prohibée par la ligue des droits de l’homme il y a peu de chance que mes cartouches soient ballottées toute une journée de chevauchée dans les plaines du Transvaal.
Je laisse a votre appréciation le choix de la balle et de la charge, chacun sa soupe et le bon dieu pour tous.
Si un jour lointain, après de nombreux tirs une douille de 300 a bout de fatigue décidait de fendre, vous n’auriez qu’a la resserrer un peut a la pince, la chasser du manchon et la remplacer par une toute pimpante.
Voilà, je pense vous avoir tout dit. Il est évident que cette méthode peut s’appliquer a d’autres calibres en calculant le manchon et en trouvant la douille adéquate. Elle peut dépanner pour des calibres rares du style “ custom d’époque oublié ” et faire revivre quelques antiques flingots pendus au râtelier.